9/ INTERLUDE 2
Je déteste le cri du martinet.
Le martinet noir. Common swift. Apus apus. De la famille des apodidés et de l'ordre des apodiformes. D'une taille moyenne de dix-sept centimètres, d'une envergure moyenne de quarante-six centimètres et d'un poids moyen de quarante-deux grammes. Plumage sombre et gorge claire. Une tête courte et deux longues ailes effilées, toujours tendues en vol, jamais fléchies. Et son cri strident qui vous réveille de bon matin. Déchirant le ciel comme des rafales de kalash.
Le vol du martinet noir est unique. A coups d'ailes frénétiques, il enchaîne les virages périlleux, chassant sans relâche les insectes, particulièrement les petits arthropodes. C'est un maître de l'endurance, capable de voler jusqu'à dix mois sans jamais se poser une seule fois. Une performance. Il se nourrit en vol, il s'accouple en vol et au crépuscule, il disparaît, s'élève à la limite de la stratosphère et s'endort tout en planant, à demi conscient. Il faut bien en manquer, de conscience, pour s'élever si haut. Surtout pour dormir.