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4/ INTERLUDE 1

La première fois que je t'ai vu, tu m'as paru immense. Et c'était beau. Comme quelque chose d'infranchissable. D'inatteignable. Immédiatement, j'ai su qu'en toi j'allais me perdre. Que tu ne me tracerais aucun chemin pour t'arpenter, qu'aucune de tes routes ne mènerait à une issue favorable. J'y suis quand même allé. Il est des attractions qu'on n'explique pas. Je ne t'explique pas. J'y suis quand même allé, en me disant qu'avec le temps, quelque chose s'éclaircirait, que quelques-uns de tes murs tomberaient. Et c'est à cette pensée que définitivement je me suis perdu.
Tu m'as fait marché. Ça oui, tu m'as fait marché. A force d'impasses et de détours, j'ai marché, tête baissée. Honteux et coupable. Ça nous a fait rire au début de me voir ainsi errer, longer tes parois, parfois la même plusieurs fois. J'ai marché, sans savoir où j'allais. Et tu sais quoi ? Je marche encore.
La première fois que je t'ai vu, tu m'as paru immense. Et c'était beau.

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